Étape 1 : Présenter la question - Scénarios

Doit-on prendre l’intimidation au sérieux?

SCÉNARIO : Vous entendez les élèves 1, 2 et 3 planifier une fête à la maison d’une de ces élèves. L’élève 4 qui a des besoins spéciaux est assise toute seule. Elle semble angoissée. Les élèves 1 et 2 la regardent de côté en ricanant. L’élève 3 a l’air malheureux.





1De toute évidence, vous reconnaissez que cette situation est problématique, mais vous savez aussi que le problème est très subtil. Vous décidez d’attendre que cela devienne une situation d’intimidation plus évidente.

Ces situations sont difficiles à gérer. Elles se déroulent souvent dans le secret et avec beaucoup de subtilité. C’est d’autant plus difficile si la fête a lieu à la maison, car cela est en dehors de votre lieu de travail (bien qu’il est quand même important d’intervenir). En ne réagissant pas tout de suite et en décidant d'observer la situation un peu plus, vous vous donnez le temps de voir s’il y a d’autres signes qui pointent vers un problème plus explicite.

Toutefois, en agissant ainsi, on ne règle pas la question de l’intimidation. L’élève 4 est toujours exclue. Lorsqu’on attend pour intervenir, on risque que l’intimidation s’aggrave et que l’élève 4 souffre davantage. On augmente sa vulnérabilité.

L’élève 3 est mal à l’aise. On ne maximise pas sa capacité d’agir comme allié. On laisse passer d’importantes occasions d’apprentissage pour les élèves 1, 2 et 3. On n’offre aucun soutien à l’élève 4. On ne fait qu’exacerber son exclusion.

2Vous êtes d'avis qu’il s’agit d’un problème grave étant donné la souffrance de l’élève 4. Vous décidez d’agir immédiatement sans attendre afin de mettre fin à la situation et communiquer aux élèves le message que l’intimidation n’est pas acceptable.

Les élèves impliqués se rendent compte que vous prenez l’intimidation au sérieux, peu importe sa forme. Mais ce qui importe encore davantage, c’est que d’autres élèves s’en rendront compte aussi.

Vous démontrez aux élèves que vous êtes une personne-ressource adulte.

3Vous vous dites : « C’est dommage que certains élèves n’arrivent jamais à s’intégrer au groupe ». Vous vous promettez de tendre la main à l’élève qui a des besoins spéciaux.

Votre compassion reflète votre gentillesse et votre inquiétude. Votre décision de protéger l’élève qui, selon vous, souffrira dans la vie et à l’école montre que vous vous souciez d’elle.

Vous n’avez pas réglé le problème d’intimidation et l’élève 4 peut continuer d’être la cible. En fait, il est probable que l’intimidation s’aggrave.

Bien que l’idée de continuer à garder un contact avec l’élève 4 était pleine de bonnes intentions, ce n’est pas réaliste. Les adultes ne peuvent pas toujours être présents à tout moment. Par ailleurs, cette approche ne permet pas à l’élève 4 d’apprendre des habiletés qui lui permettront de se protéger contre les agressions à l’avenir (comme la capacité de savoir quand elle doit demander l’aide d’un adulte et comment le faire), et ne l’aide pas à bâtir sa confiance en elle-même.

Votre geste peut procurer un certain réconfort, mais vous ne montrez pas aux autres l’importance d’accepter les différences et de favoriser l’inclusion. Vous n’enseignez pas non plus d’aptitudes prosociales qui interrompent le cycle de l’intimidation. Malgré vos bonnes intentions, ce comportement fataliste rend les élèves de l’école plus vulnérables à l’intimidation étant donné qu’on permet à ce genre d’attitude de perdurer. L’élève reste socialement isolée. On n’énonce pas publiquement les valeurs qui nous tiennent à cœur. Étant donné que ce groupe social manque de pouvoir, les croyances, les attitudes et les stéréotypes négatifs sont plus facilement renforcés (voir le module 10).

Explication de la réponse recommandée.