Étape 2 : Sensibilisation

L’intimidation, c’est quoi?


L’intimidation est douloureuse et dommageable et peut mettre la vie en danger. Ses effets peuvent perdurer bien au-delà de l’enfance. Pour prévenir cette forme d’agression, il importe de comprendre ce qu’est l’intimidation et ses répercussions sur tous les enfants et, en bout de piste, tout le monde. Ce n’est qu’à ce moment que nous pourrons nous assurer d’offrir à nos enfants un monde où règnent la sécurité, la force et la liberté. Ce slogan a été créé en 1978 par un centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle de Columbus, en Ohio. Il constitue la base conceptuelle du COPA et de l’initiative Bien-être à l’école.

L’intimidation revêt plusieurs formes. Elle peut être subtile ou flagrante, facile à détecter ou bien camouflée.

En général, elle consiste en des comportements répétitifs; mais, il peut s’agir aussi d’un seul geste, souvent accompagné d’une menace de récidive. Le rejet social, la force physique ou coercitive, l’agression psychologique ou la profération de menaces subtiles ou explicites en sont d’autres formes.

Agression physique : frapper, pousser, voler, endommager la propriété d’autrui.

Agression verbale : se moquer de l’autre, l’injurier, prononcer des commentaires sexistes, racistes ou homophobes.

Agression sexuelle : faire des commentaires à connotation sexuelle, des attouchements, agresser l’autre.

Agression psychologique : faire des menaces, manipuler l’autre, agresser socialement (par exemple, exclure l’autre, commérer ou faire courir des rumeurs).

L’intimidation peut se produire n’importe où, même en ligne. À l’école, elle peut avoir lieu dans les corridors, les salles de classe, la cour, le gymnase, la bibliothèque, pendant les assemblées et les excursions scolaires et dans les autobus scolaires. Elle peut survenir à l’aller-retour entre l’école et la maison, ou encore en se servant d’un téléphone cellulaire ou d’Internet à la maison. Les personnes qui intimident les autres peuvent agir seules ou en groupe. Parfois, elles ciblent une personne, ou deux, ou même tout un groupe.

DÉFINITION DE L’INTIMIDATION : Le projet de loi 13 (Loi pour des écoles tolérantes) modifiant la Loi sur l’éducation est entré en vigueur le 1er septembre 2012. Cette nouvelle loi vise à réduire l’intimidation dans les écoles et exige que tous les conseils scolaires agissent de façon à prévenir et à réduire l’intimidation.

Extrait de la nouvelle définition :

L’intimidation est un comportement agressif et généralement répété d’un élève envers une autre personne qui, à la fois : a) a pour but, ou dont l’élève devrait savoir qu’il aura vraisemblablement cet effet : (i) de causer un préjudice, de la peur ou de la détresse, y compris un préjudice corporel, psychologique, social ou scolaire, un préjudice à la réputation ou un préjudice matériel, (ii) de créer un climat négatif pour la personne à l’école; b) se produit dans un contexte de déséquilibre de pouvoirs, réel ou perçu, entre l’élève et l’autre personne, selon des facteurs tels que la taille, la force, l’âge, l’intelligence, le pouvoir des pairs, la situation économique, le statut social, la religion, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, la situation familiale, le sexe, l’identité sexuelle, l’expression de l’identité sexuelle, la race, le handicap ou des besoins particuliers. On entend par comportement, le recours à des moyens physiques, verbaux, électroniques, écrits ou autres.

On reconnaît la cyberintimidation comme : a) la création d’une page Web ou d’un blogue dans lequel le créateur usurpe l’identité d’une autre personne; b) le fait de faire passer une autre personne comme l’auteur de renseignements ou de messages affichés sur Internet; c) la communication électronique d’éléments d’information à plus d’une personne ou leur affichage sur un site Web auquel une ou plusieurs personnes ont accès.

Remarque : La cyberintimidation comprend la propagation de rumeurs, de photos, d’idées ou de commentaires blessants par cellulaire, dans les messages textes, les médias sociaux et les sites Web.

Quelle est l’ampleur du problème?


Malheureusement, l’intimidation est chose courante dans nos écoles. Les Parsons, spécialiste de la prévention de l’intimidation au Canada, affirme qu’entre le tiers et les trois quarts des élèves sont impliqués dans des situations d’intimidation. Les résultats d’une recherche de l’Université de Calgary révèlent que la moitié des élèves sondés ont été intimidés.

La popularité grandissante des médias électroniques ouvre de nouvelles voies aux élèves qui cherchent à intimider les autres, donnant lieu au phénomène de la cyberintimidation. Une étude menée par les services de santé de la région de York confirme que parmi les élèves qui utilisent les sites de clavardage et de messagerie instantanée, 25 % disent avoir reçu des messages intimidants, 14 % des menaces par Internet et 16 % admettent avoir transmis des messages de menaces.

On consigne très peu de situations d’intimidation par écrit officiellement. Selon plusieurs études, un grand nombre de situations d’intimidation à l’école, probablement jusqu’à 80 % d’entre elles, ne sont jamais déclarées ni dénoncées. Les jeunes qui sont la cible de cyberintimidation hésitent souvent à signaler cette forme d’agression, souvent parce qu’ils ont peur que leurs parents leur interdisent l’accès à leur ordinateur ou à Internet.

Qui sont les personnes ciblées par l’intimidation?


Aucune logique ni aucun élément commun n’expliquent pourquoi l’élève qui a recours à l'intimidation choisit une personne en particulier comme cible. Elle ou il veut du pouvoir et choisit de l’obtenir de cette façon. Aucune excuse valable n’est nécessaire.

En 2008, le COPA a mené un sondage auprès d’élèves d’écoles secondaires de l’Ontario. La plupart des élèves étaient d’avis que le manque de respect des différences se trouvait au cœur du problème. Les commentaires des élèves témoins d’actes d’intimidation ont permis aux chercheurs de conclure que les jeunes associaient toutes formes de différence à la faiblesse et à la vulnérabilité. Le sondage a également révélé « ... que la forme de différence n’avait aucune importance; si une personne veut en intimider une autre, elle trouvera bien un prétexte pour le faire ».

Une différence d’élocution, la réussite scolaire, la situation socioéconomique ou une différence physique ou intellectuelle ou de personnalité peuvent suffire pour qu’une personne devienne la cible d’intimidation. Le comportement d’une personne, son cercle d’amies et d’amis, même la façon dont elle s’habille ou son allure peut attirer l’attention de l’élève qui cherche à intimider quelqu’un.

La personne qui cherche à en intimider une autre est la seule à percevoir son comportement comme étant logique; la personne intimidée n’est jamais à blâmer.

Remarque : Les références pour les renseignements fournis dans la présente section se trouvent dans le guide sur la prévention de l’intimidation destiné au personnel enseignant élaboré par le COPA et la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, intitulé : Établir des milieux scolaires sécuritaires : Guide sur la prévention de l’intimidation destiné au personnel enseignant.